Si le centre d'analyse stratégique aborde la croissance verte ''comme un processus de renouvellement'', l'impact net sur l'emploi dépendra notamment des politiques qui seront mises en oeuvre et ''des défis importants en matière de métiers et de formation'' pour créer les centaines de milliers d'emplois d'ici à 2020 prévu par le Grenelle Environnement.
A l'instar des travaux présentés le 28 janvier par les comités des onze filières les plus porteuses en termes d'emploi (bâtiment, automobile, construction électrique et électromécanique, énergies renouvelables; etc), la note a pris en compte l'impact du ''verdissement'' de l'économie sur l'ensemble des emplois et de leurs métiers.
Tout comme l'avis du Conseil d'orientation pour l'Emploi (COE) publié la semaine dernière, le centre d'analyse stratégique vient également nuancer les prévisions faites par l'étude du Boston Consulting Group (BCG) en juin dernier, en termes de nouveaux emplois notamment dans le bâtiment et l'automobile, secteurs dans lesquels les postes devraient être au mieux conservés et non créées, et où l'on parle plus de ''reconversion d'emplois'' dans le cas ''automobile''.
''L'enjeu porte davantage sur la formation continue''
''Quelle que soit l'ampleur de la création nette d'emplois, la croissance verte ne va pas susciter en masse de nouveaux métiers, mais va essentiellement contribuer à faire évoluer les emplois existants voire traditionnels'', souligne le Centre d'analyse stratégique.
A l'instar de l'avis du COE et des comités de filières, le Centre confirme aussi les besoins indispensables en formations et met l'accent sur celles des professionnels. Si ''une évolution des formations initiales des jeunes, doivent incorporer le développement durable plutôt que la création de nouvelles formations, l'enjeu porte davantage sur la formation continue (…) parce que moins d'un jeune sur deux occupe un premier emploi correspondant à sa formation initiale''.
La note rappelle que les métiers de la croissance verte sont divers et hétérogènes, avec quelques métiers très qualifiés (cadres du BTP, des transports, etc.) mais pour la plupart, ils sont occupés par des professionnels titulaires au plus d'un niveau Bac.
Aussi pour ''répondre à ces besoins divers'', la note préconise d'agir sur l'offre de formation professionnelle ''car elle est souvent atomisée, hétérogène et essentiellement positionnée sur le secteur des services''. Le Centre propose en outre de ''mobiliser'' le Fonds d'investissement social (FISO) et le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) au travers d'un ou plusieurs appels à projets ciblés sur les compétences nécessaires à la croissance verte. Il préconise aussi de rendre les formations en développement durable éligibles au droit individuel à la formation (DIF), qui permet de cumuler 120 heures de formation sur 6 ans.
''La croissance verte soulève des enjeux de signalement des compétences et de développement de la mobilité professionnelle . Ils nécessitent que soient identifiées plus clairement les compétences requises par les métiers de la croissance verte'', conclut le Centre d'analyse stratégique.
Article publié le 01 février 2010